Nous devons à Michelle et Yves Fourdan, 31770 Colomiers, cette contribution concernant les cathares.
Brûlé vif en 1321 dans la cour du château de Villerouge-Termenes Belibaste serait le dernier cathare.
En 1321 aquel fuòc que s'es alucat a atudat un pan de la civilisacion occitana.
Photo de Michelle Fourdan
Curiosité
À Sant Mateu, 2000 habitants, commune d’Espagne de la province de Castellon, dans la Communauté valencienne, à 400 kilomètres environ de la frontière française, une rue, le long des anciens remparts de la ville, porte le nom du cathare Bélibaste.
Guilhem Bélibaste, né vers 1280 dans une famille cathare à Cubières-sur-Cinoble (aujourd’hui commune de l’Aude), est le dernier bon homme ou parfait cathare occitan connu.
Vers 1305, au cours d’une bagarre, il tue un berger de Villerouge-Terménès. Reconnu coupable, il fuit en abandonnant femme, enfant et biens.
Ordonné parfait à Rabastens, il ne tarde pas à être capturé et enfermé au "Mur", la prison de Carcassonne. Il parvient cependant à s'enfuir et se fixe en Espagne, d’abord en Catalogne, puis près de Valence. Il exerce sa fonction de prédicateur auprès d'une petite communauté cathare, constituée notamment d'exilés occitans, dont la plupart, établis à Sant Mateu, sont des réfugiés originaires du village de Montaillou en haute Ariège. Il fait quelques entorses à la règle, en ayant notamment un enfant avec sa concubine, Raymonde Marty. En début de grossesse, craignant de voir son autorité spirituelle s'effondrer, il fait endosser la paternité de l'enfant à Pierre Maury, berger de Montaillou et son ami d'enfance, en organisant leur mariage précipité, qu'il casse rapidement par jalousie.
Bélibaste est finalement trahi par un soi-disant cathare, en réalité agent double envoyé par l’Inquisition, qui le convainc de rentrer en Languedoc pour se faire ré-ordonner parfait. Il est arrêté, jugé et brûlé vif en 1321 dans la cour du château de Villerouge-Termenès. (Rappelons que le grand bûcher de Montségur avait été censé mettre un terme à l’hérésie cathare en 1244, trois quarts de siècle plus tôt.)
En baptisant ainsi cette rue de leur ville, les édiles de Sant Mateu ont, semble-t-il, tenu à commémorer la tradition d’accueil et d’hospitalité qui s’exerçait envers les proscrits dans l’Europe médiévale.
Voir Emmanuel Leroy Ladurie, Montaillou, village occitan, Gallimard 1975.
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